CHRETIEN PFISTER

Chrétien Pfister est né en 1857 à Beblenheim dans une famille de vignerons. Dans son enfance il a bien connu Jean Macé qui enseignait au Petit château et qui l’a considérablement influencé

Pfister fréquente le Lycée de Colmar en 1867 mais celui-ci ferme en 1871 suite à l’invasion allemande; il intègre pour quelques mois le gymnase protestant de Strasbourg puis est obligé de s’exiler à Besançon.

Il étudie au Lycée de Besançon de 1871 à 1876 puis à Paris au Lycée Louis le Grand de 1876 à 1878; c’est là qu’il fait connaissance avec Raymond Poincaré futur président de la République. Il entre ensuite à l’Ecole Normale, il est reçu premier à l’agrégation d’histoire et passe son doctorat ès lettres en 1885.

Il est maître de conférences à l’université de Besançon puis titulaire de la chaire d’histoire à l’université de Nancy. Son travail acharné sur l’histoire de la Lorraine aboutit à une monumentale histoire de Nancy en trois volumes.

Il est nommé maître de conférences à l’Ecole Normale puis à la Sorbonne en 1904.

Puis vint la guerre, douloureuse pour Christian Pfister qui perd trois neveux dont il s’était occupé dans leur jeunesse sur les champs de bataille.

A la libération il est nommé doyen de la faculté de lettres de Strasbourg et prononce le 22 novembre 1919 devant une salle bondée le discours inaugural pour l’ouverture de l’Université française.

Ses étudiants étaient traités en amis, il les recevaient chez lui pour des diners-débats, ils les aidaient plus que le l’exigeaient ses fonctions à chercher des documents, à leur donner ses idées d’exactitude et de rigueur historique.

En 1927 il est nommé par son ami Raymond Poincaré recteur de l’académie de Strasbourg.

En 1931 la retraite maintes fois repoussée sonne pour lui et lui permet de se retirer au calme dans son village natal. Débarrassé de ses obligations officielles il se lance dans une rédaction de l’histoire de Beblenheim, hélas cette joie ne lui fut pas donnée. En souvenir de Jean Macé et avec son dévouement habituel il tint le discours d’adieu sur la tombe de la dernière élève du pensionnat du Petit Château, tête nue et sous une pluie battante, une pneumonie l’emporta en huit jours.

Son enterrement fut une apothéose pour cet homme de génie, la commune entière, les professeurs de l’Université de Strasbourg et tous ses amis se déplacèrent pour lui rendre un dernier hommage.

 
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